Booster la croissance des cultures en limitant le rayonnement infrarouge dans la serre
La plante étant constituée en grande partie d'eau, elle chauffe donc rapidement sous l’effet du rayonnement infrarouge. L’eau absorbant très bien le rayonnement infrarouge, la réflexion du rayonnement infrarouge avant qu'il ne pénètre dans la serre a donc un impact important sur la température des plantes.
Tout rayonnement dont la longueur d'onde est supérieure à 700 nanomètres (nm) fait partie de l’infrarouge et se situe donc au-dessus de la lumière rouge. Le rayonnement compris entre 700 et 2 500 nm fait partie du proche infrarouge (NIR), également connu sous le nom de rayonnement thermique à ondes courtes.
Le rayonnement thermique à ondes longues se situe juste au-dessus. Comme la plante n'utilise pas le rayonnement infrarouge à des fins de photosynthèse, il n'y a donc aucun inconvénient à l’occulter et cela permet, en outre, de limiter le risque de surchauffe. La plante est réchauffée grâce aux propriétés de l'eau. Le bleu, le vert, le rouge et le rouge lointain traversent l'eau, mais le rayonnement infrarouge la réchauffe, surtout au-dessus de 1 200 nm.
Par conséquent, lors d'une belle journée ensoleillée, la culture, qui est en grande partie constituée d'eau, se réchauffe considérablement. De plus, l’air de la serre est également chauffé par les cultures et l'équipement qui ont absorbé le rayonnement. Dans ce cas, la plante chauffe plus et sa température est plus élevée que celle de l’air de la serre. En général, la température de la plante sera plus élevée que celle de l'air de la serre.
Les limites au réchauffement
Le réchauffement des cultures est bien sûr bénéfique, quel que soit le processus végétal. Mais cela présente également des limites. Si la quantité de lumière est trop importante, la température de la culture est trop élevée et le taux d’humidité est faible, la photosynthèse s’arrête, ce qui provoque des dégâts au niveau de la plante.
Avant qu’il ne soit trop tard, il peut s’avérer très utile de limiter la montée en température de la plante. Si vous utilisez un bon revêtement, il n’est pas nécessaire de refroidir autant les cultures ou d’ouvrir constamment les systèmes d’aération. Vous retenez ainsi plus de CO2 dans la serre, ce qui favorise la croissance des plantes. Pour certaines cultures, comme le chrysanthème et le gerbera, le fait d’éviter la surchauffe permet d’améliorer la couleur de la plante.
Utilisation d’un revêtement au bon moment
Les revêtements permettent de bloquer le rayonnement proche infrarouge de manière efficace. Vous pouvez les appliquer sur le toit pendant les mois où le rayonnement infrarouge n’est pas nécessaire et les retirer lorsque les plantes ont à nouveau besoin de chaleur.
Le revêtement ReduSol est celui qui réfléchit le plus de chaleur, mais il réfléchit également plutôt bien la lumière. En 2004, nous avons donc développé le produit ReduHeat, qui permet de séparer le rayonnement photosynthétiquement actif du rayonnement infrarouge. Le revêtement ReduFuse IR, destiné à bloquer la chaleur, a ensuite vu le jour. Le revêtement ReduFlex Blue reflète également la chaleur mais dans une moindre mesure. Il est certes très avantageux de réfléchir la chaleur, mais d’autres facteurs doivent être pris en compte. Comme les cultures mettent plus de temps à se réchauffer le matin, il faut dans certains cas utiliser davantage la chaleur des tuyaux au printemps.
D’autre part, le rayonnement infrarouge a un effet direct sur le point de croissance, l’organe de la plante le plus sensible à la température. Il se réchauffe rapidement et la vitesse de croissance (apparition des feuilles et des grappes de fruits) augmente avec la température.
Ainsi, le revêtement destiné à réfléchir le proche infrarouge ralentit la vitesse de croissance. Ce n’est pas un problème en été, période durant laquelle la vitesse de croissance compte moins que les autres avantages. Cet aspect doit être pris en compte au printemps et à l’automne afin de déterminer à quel moment poser et retirer le revêtement.
Rapport entre le rouge et le rouge lointain
« Enfin, le rapport entre les couleurs claires a un effet déterminant sur les cultures. Le rouge constitue la première partie du rayonnement qui se situe entre 700 et 800 nanomètres ». Cette partie est essentielle, car le rapport entre la lumière rouge et le rouge lointain détermine le facteur d’élongation de la culture. Ce rapport joue également un rôle lors de l'induction de la floraison et de la floraison.
Le revêtement ReduHeat supprime une petite quantité de rouge lointain et vient donc modifier le rapport. Des chercheurs français ont montré que le revêtement ReduHeat pouvait avoir un effet bénéfique sur les plantes à massif en limitant leur pousse. En fonction de la variété, ReduHeat a permis de réduire la longueur des tiges de 7 à 17 %.
L'effet sur les fleurs coupées n'a pas encore été étudié. Il se peut que le revêtement n’ait pas l’effet escompté sur la longueur des tiges mais les facteurs à prendre en compte sont si nombreux qu’il est difficile d’anticiper le résultat. Les utilisateurs du ReduHeat n'ont pas signalé d'expérience négative dans ce domaine.
L’autre aspect des revêtements permettant de réfléchir le proche infrarouge réside dans la différence de teinte rouge/rouge lointain des solutions ReduHeat et ReduFuse IR. En jouant sur la haute diffusivité du revêtement ReduFuse IR et ce rapport rouge/rouge lointain, vous pouvez orienter une culture de tomates de sorte à obtenir une croissance générative/végétative.
Le revêtement ReduHeat peut laisser passer plus de lumière que le revêtement ReduFuse IR tout en offrant la même protection thermique. Au-delà de la faible diffusivité du ReduHeat par rapport au ReduFuse IR, cela donne à la plante une impulsion plus générative. Le meilleur réglage du rapport rouge/rouge lointain qu’offre le ReduHeat par rapport au ReduFuse IR y contribue également. Sur les variétés axées sur une croissance générative, vous pouvez contrôler la plante de manière plus végétative en utilisant le revêtement ReduFuse IR.
