Chaque plante bénéficie d'un revêtement sur mesure

Le climat à Bad Blumau (Stiermarken) constitue un véritable défi. « Avec de telles températures, il est quasiment impossible de cultiver des tomates », me disait un conseiller il y a 15 ans, quand les températures extérieures étaient de 25-26 °C », raconte Martin Gunda, responsable des cultures, en riant. Pourtant, Frutura y est parvenue, grâce à son savoir-faire et au perfectionnement continu d'une combinaison de revêtements. « Ici, nous sommes très dépendants des revêtements et le changement climatique vient encore compliquer les choses quand il s'agit de trouver la bonne stratégie », poursuit-il.
Frutura est une entreprise de production et de commercialisation. La serre à Bad Blumau, l'une des plus grandes d'Autriche, est équipée des technologies les plus modernes. Une partie est couverte de verre diffusant. Le chauffage de la serre par géothermie fait la spécificité de l'entreprise. La crise actuelle du gaz leur est donc totalement étrangère. Frutura cultive 26 hectares de produits sous serre : tomates de toutes sortes, poivrons pointus, concombres, aubergines et radis. Sept hectares de surface de verre sont consacrés à l'agriculture biologique. Parallèlement, ils cultivent également des tomates et aubergines sous des tunnels en plastique.

Changement climatique

En été, les températures atteignent 36-37 °C la journée. « Cela n'est pas un problème en soi, mais l'humidité de l'air rend les choses plus difficiles. Il fait souvent très sec, mais il arrive aussi que l'humidité soit trop élevée après une averse. L'un des principaux inconvénients réside dans les nuits chaudes : il fait souvent encore 30 °C à minuit. Le jour, la température dans la serre atteint donc 25 °C à 28,5 °C. Cela est vraiment très élevé. Nous utilisons toute la gamme de revêtements ReduSystems pour améliorer les conditions pour la plante », explique M. Gunda.
Il est catégorique : le climat change. « Nous faisons face à des conditions différentes qui ne nous simplifient pas la tâche. Les hivers sont plus doux qu'auparavant et il y a davantage de vent. Au printemps, nous devons déjà tenir compte d'un fort rayonnement. De mi-avril à mi-mai, nous avons déjà dû faire face à un temps très sec. En été, l'humidité de l'air a en moyenne légèrement augmenté. À cela s'ajoutent encore les nuits trop chaudes. L'été est devenu un grand point d'interrogation », déclare-t-il.

Des revêtements par phases

Chaque plante réagit différemment à ces conditions climatiques. Au fil des années, les trois dirigeants de l'entreprise, Martin Gunda, Jan Ravensbergen et Marcel Rohrborn, n'ont cessé d'améliorer la protection à l'aide de revêtements spécifiquement adaptés à une culture.
Un schéma complet, qu'il est trop difficile d'expliquer ici, a été mis en place pour toutes les serres. Le revêtement est souvent appliqué par phases. « Pour le poivron pointu par exemple, nous commençons durant la semaine 16 avec 10 seaux/ha de ReduFuse IR. Six semaines plus tard, nous appliquons une nouvelle couche, à nouveau avec 10 seaux/ha. En juin, nous rajoutons une couche de protection supplémentaire sur ces deux couches, avec 2 seaux de ReduSol mélangés à 3 seaux de SprayChalk. En été, il peut arriver que nous appliquions une couche supplémentaire de Redusol et SprayChalk », explique M. Gunda.
Les cultures non exposées sous verre diffusant reçoivent 13 seaux de ReduHeat par hectare. Durant l'été, une fine couche supplémentaire, composée de 2 seaux de SprayChalk mélangés à 1 seau de ReduSol, vient recouvrir le tout. Les cultures de tomates exposées sont dotées d'une base de ReduFuse IR. En cas de besoin, le mélange ReduSol -SprayChalk apporte une protection supplémentaire.

Les tomates les plus savoureuses

Ce ne sont que quelques exemples de la gamme complète de revêtements. « Nous nous adaptons en fonction de la culture, de la variété et de la date de plantation et nous apprenons de nos expériences. Nous cultivons de manière méthodique, sur la base des données, notamment à l'aide du programme ProJoules pour les poivrons. Il en va de même pour le revêtement. Nous sommes très satisfaits des résultats. L'été passe sans poser de gros problèmes de qualité. Et nous ne sommes pas les seuls à être satisfaits. Nos tomates ont été proclamées les plus savoureuses d'Autriche », raconte-t-il.
Frutura a formé deux personnes au maniement de la machine à revêtement. Elles sont capables d'appliquer le revêtement de manière très précise, même en couches fines. L'équipement disponible et le savoir-faire permettent de réagir à tout moment aux conditions changeantes.

Pulvériser, protéger, aérer

Outre les revêtements, des écrans mobiles et une pulvérisation à haute pression sont les instruments essentiels à la gestion du climat dans la serre. « Concernant les poivrons, nous avons deux écrans mobiles que nous pouvons mettre en place. Pour les tomates, nous n'en n'avons qu'un seul que nous fermons en cas de changement de temps, lorsque le toit de la serre n'est encore recouvert que d'une fine couche. »
Même si le toit de la serre est bien protégé, la lumière directe du soleil peut encore atteindre les plantes lorsque les fenêtres de ventilation sont grandes ouvertes. « Nous jouons alors sur la position des fenêtres. Selon les besoins, nous les ouvrons à peine du côté du soleil afin que la lumière directe n'entre pas dans la serre. Nous ouvrons alors les fenêtres en grand de l'autre côté. »
Chaque année, de petites améliorations sont apportées à la stratégie dans son ensemble. Aucun détail n'est laissé au hasard. « Nous veillons à ce que le verre soit propre à temps, afin de pouvoir appliquer immédiatement le revêtement si besoin », explique-t-il en guise d'exemple. « Nous pouvons peut-être encore nous améliorer au niveau des concentrations. Mais avec ce système, nous parvenons à cultiver des légumes d'excellente qualité, même lorsqu'il fait chaud l'été. »